Pas sage

Pas sage. On est tous de passage...
J'aurais pu écrire sur le métro, mais quand j'y fus de passage, j'avais passé l'âge. pourtant des lignes en couleur, en noir, avec une encre fine, avec un stylo 4 couleurs, une lettre de chaque, des 100 lignes, des 1000 lignes et même des 5000 lignes, j'en ai fait, vous pouvez me croire, à un moment on n'arrêtait plus l'inflation, et on passait nos semaines en lignes. Des je ne dois pas ceci, je ne dois pas cela, j'en ai copié, à tel point que maintenant je ne fais que ce que je veux.
Je n'étais pourtant pas une enfant des moins sages, mais quand on a à faire à des fous, n'est ce pas !
Donc je je vois pas quelle histoire je vais bien pouvoir écrire sur le pas sage que j'eusse été. Car c'est tout de même ma soeur et moi qu'on embêtait sur le chemin de l'école et non le contraire. C'est quand même nous qui étions victime de punitions collectives quand au lieu de chercher qui, le maitre ou la maitresse fort épris d'injustice, punissait toute la classe parce qu'une bêtise venait d'être commise.
Je pourrais peut être juste évoquer la fois où je me suis retrouvée à la cave au milieu d'un tas de charbon, peut être parce que j'avais ri en classe suite à une déconvenue dont avait était victime un de mes camarades, ou peut être parce que je ne savais pas ma leçon sur le bout des doigts, que j'avais par ailleurs meurtris tant l'arrête de la règle qui nous frappait était aiguisée ! Ou bien vous parler de ce trou que nous faisait dans la joue, la bague tournée à l'intérieure de la main de l'institutrice quand elle nous donnait une gifle si violente qu'on en tombait à la renverse sur les tables du premier rang (si si, c'est arrivé de nombreuses fois !)  au risque de nous rompre les os ou d’attraper un tour de rein, tout ça parce qu'on ne comprenait rien à ce qu'elle nous expliquait et que la violence nous traumatisait, plutôt que de servir sa pédagogie. Je pourrais aussi évoquer cet enfant qu'on promenait dans tous le bourg avec un bonnet d'âne sur la tête et une pancarte dans le dos où était écrit en gros caractères d'imprimerie : "JE SUIS UN ÂNE". Je pourrais également parler de celui à qui la maitresse faisait rentrer la pédagogique leçon de choses à coups de tisonnier rougi dans le foyer du poêle à bois, ou de celui à qui elle infiltrait sa science avec une seringue remplie d'eau du robinet. Ou encore de celle qui terrorisée, s'était enfui de l'école et qu'on dut chercher partout dans les bois alentours.  Par contre je ne me souviens pas bien des compliments qui nous étaient adressés quand nous avions bien travaillé et que nous savions bien nos leçons, pas plus que lorsque nous commettions une bonne action ! La mémoire est sans doute sélective. Hum hum !

29 commentaires:

  1. Bonjour Délia,
    j'ai lu ton histoire bouche bée. Tu as eu la malchance de croiser des maîtresses au(x) comportement(s) passablement pathologique(s) dirait-on.
    Je n'ai eu qu'une maîtresse qui nous faisait copier 100 fois des choses, c'était quand on ne savait pas nos leçons ou qu'on faisait des fautes à un mot. Elle était admirée de nous toutes, c'était une maîtresse sévère mais juste, et je n'ai jamais subi de sévices corporels, ni aucune fille de mon école pour ce que j'en sais; seuls les garçons se faisaient martyriser avec les "fameux" coups de règles sur le bout des doigts! Mon frère a échappé à ça, il était en classe de "perfectionnement" (= au rebut) tant mieux car je crois qu'il aurait été vivement traumatisé, encore plus qu'un enfant "normal"
    A notre époque ça ne se faisait pas trop de se plaindre d'un enseignant aussi je suppose que vous ne l'avez jamais fait... quelle tristesse;
    Tu as eu l'occasion de raconter cela à tes enfants?
    Gros bisous

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    1. Je crois qu'il y avait beaucoup de cinglés dans le lot, en primaire j'en ai eu 2, je me demande laquelle était pire que l'autre. J'ai retrouvé la première au collège elle était devenue prof de maths. Je me souviens que les parents de l'enfant au tisonnier avaient porté plainte et je revois l'instit se précipiter à la maison pour que mon père désamorce la situation. Chose qu'il n'a jamais faite bien sur, se contentant de dire à cette dame que ses méthodes étaient tout de même un peu rudes et qu'il vaudrait mieux qu'elle en change. Par contre,quand elle se plaignait de notre comportement, surtout de celui de ma soeur, écrivant en rouge ses récriminations, il n'hésitait pas à répondre sur le même ton et avec la même couleur qu'à vouloir trop en faire, cela devient contre productif. Ce qu'elle n'a visiblement pas compris, si sûre d'elle et de sa pédagogie. D'autres parents se sont plains par la suite, je ne sais pas ce qu'il est advenu de leurs plaintes, mais elle a été mutée ailleurs. Tu as raison ces méthodes étaient un désastre pour tout le monde, je n'imagine même pas les conséquences et les séquelles sur les plus fragiles !

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    2. Bonjour Délia, je suis contente de lire que votre père vous soutenait! C'était un bon père!
      C'était difficile avant de déloger une enseignante en place...maintenant c'est l'inverse, parfois les jeunes font n'importe quoi et ce sont les enseignants qui sont terrorisés!

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  2. Hé bé !
    Toi aussi tu as expérimenté l'injustice et la brutalité.
    Triste sort que ton sort d'élève livrée à une maîtresse cinglée...

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    1. tu l'as dit ! complètement timbrée ! bourreau d'enfants cette satanée bonne femme. J'ai eu l'occasion de la rencontrer il y a peu. Je lui ai craché mon venin à la figure et lui ai parlé du bon vieux temps. Elle a tourné les talons et est partie se faire plaindre ailleurs.

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  3. C'est révoltant des instits de cette trempe !
    Bon moi les coups de règles c'était à la maison...Une règle en fer, et les coups pleuvaient, sur les mains, sur les jambes, quand ce n'étaient pas les coups de poing dans le ventre à nous couper la respiration.
    Incroyable ces adultes profitant de leur "pouvoir" !!!

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    1. Bonjour Fabie,
      oh lala dire que je pensais avoir subi de la violence! Mon père nous filait des "baffes" (le mot qu'il utilisait lui même) pour nous faire apprendre nos leçons (entre autre), mais des coups de régle en fer purée! des coups de poing dans le ventre???!!!!! C'est du sadisme! Je compatis de tout mon coeur, difficile d'aoublier ce genre de trauma...

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    2. c'est terrible ce que tu racontes là. Etre victime de ceux qui sont censés te protéger c'est épouvantable. C'est bien pire quand ce sont tes propres parents, car là il n'y a plus personne pour venir en aide. Comment devenir adulte avec ça ? Je comprends d'autant plus le geste de ta soeur (lu chez toi) dans ces conditions. On imagine pas quel courage il faut pour surmonter tout ça.

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    3. dans ma famille où mon père était violent, les autres de la parentèle se taisent (famille paternelle) ou ne sont pas au courant (famille maternelle). On se sent bien seul(e)s

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    4. c'est souvent comme ça malheureusement c'est l'enfant toujours qui en pâti, parfois jusqu'à en devenir violent à son tour ou pire encore, à en mourir.

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    5. "en devenir violent" à son tour c'est une idée préconçue je crois. Moi ça m'a fait l'effet contraire, je n'ai aucune autorité et je suis très soumise et craintive

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    6. C'est possible. D'ailleurs, les enfants martyrisés que je connais ( ou j'ai connu) ne sont pas devenus violents. Souvent craintifs et révoltés mais il y a de quoi.

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  4. J'aurai beaucoup d'exemples à écrire sur ces instits qui abusaient de leur pouvoir d'adulte ! Je n'en ai pas souffert heureusement mais je garde bien en mémoire ce que j'ai vu en classe. Du coup tout le reste c'est effacé même les bons moments car bien sûr il y a dû en avoir !!

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    1. C'est le problème avec la violence, on ne retient que le mauvais tellement c'est traumatisant au point d'occulter tout le reste ...

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    2. C'est tout à fait ça, on ne retient plus que le mauvais. Pour ma part, je n'ai jamais trouvé de bon à l'école.

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    3. moi en revanche et malgré que mon père n'était vraiment pas pédagogue (c'est le moins qu'on puisse dire!) j'ai toujours adoré étudier! et rêvé d'être maîtresse d'école!

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  5. Et bien, Delia, c'est du lourd ce que tu nous racontes là, du très lourd..Je vais lire à mon mari ton devoir, lui qui me raconte souvent les corrections de ses maîtres, qui croyait avoir l'apanage des punitions. On va voir qui détient la palme d'or des punitions. Finalement, les punitions de mes maitres, mari et femme, c'était de la gnognotte à côté.
    Ma fille, instit, ayant de la poigne, sachant se contenir, a, un jour, énervée, traité un élève de petit con. Comment que le père est arrivé et l'a menacée..élève, très perturbateur qui empoisonnait la classe et dont on a fini par le changer d'établissement.
    Ah, il est loin le temps où les parents te punissaient à leur tour si tu avais le malheur de venir chouiner auprès d'eux.."si le maitre t'a puni, c'est qu'il devait avoir ses raisons, qu'est-ce que t'as fait, tiens, viens ici que je t'en colle une autre".

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    1. C'était comme ça à l'époque pour beaucoup. Je ne sais pas si maintenant on est passé d'une extrême à l'autre, en tout cas, pas partout, car des instits brimeurs et des enfants victimes il y en a encore trop. Le problème c'est le pouvoir des uns sur les autres qui est cause de tous ces problèmes. Il y a des gens à qui il ne faut surtout pas donner le moindre petit pouvoir sinon ils en abusent.

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  6. les punitions collectives sont les plus mauvaises qui existent, le vrai coupable ricane et les innocents n'en retirent que le sentiment d'injustice et de révolte… ça devrait être interdit!

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    1. Je suis d'accord. Une punition collective ne peut être qu'injuste.

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  7. Tu as une maitresse folle, dans mon école, il y avait une maitresse de CM1, ma soeur a été son élève qui mettait les enfants sous son bureau, et qui avait une badine qui s'appelait Caroline, j'ai lu des trucs sur elle sur le net mais elle n'a jamais frappé d'élève, je te plains de tout mon coeur.

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  8. Tu sais, je n'ai pas spécialement été martyrisée, en tout cas, je n'étais pas une bête noire. Ma petite soeur et mon frère l'ont été bien plus que moi. Mais je me rendais bien compte que toutes ces punitions et ces mauvais traitements étaient disproportionnés d'une part et humiliants d'autre part Je suis restée trés marquée par tout ça.

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    1. L'enseignement d'autrefois marchait beaucoup à "l'humiliation".........

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  9. Coucou Délia

    est-ce une Salers sur cette photo?

    https://enviedenparler.blogspot.com/2019/08/madame-et-sa-cour.html

    (eh oui, tu vas devenir ma professeure personnelle en bovins ;-))

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  10. C'est une Limousine (Daniel a trouvé juste !) sans cornes évidemment puisque l'homme responsable de tant de désastres s'amuse à les leur couper).
    Je suis d'accord pour les cours particuliers, dans la mesure de mes modestes moyens. Je précise que si j'ai pu apprendre des choses sur les vaches, ce n'est pas à l'école que je le dois.

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  11. Merci Madame l'amoureuse des vaches.
    pourquoi lui coupe t on les cornes?

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  12. Pourquoi ? Parce que des technocrates ont décidé un jour que pour occuper moins de place dans les zones où sont stockées les vaches, il fallait libéré l'espace occupé par les cornes. Pour se donner bonne conscience, ils prétendent qu'elles ne peuvent pas se battre et ne font courrir aucun risque à l'éleveur. Cela n'est que faux prétexte, car une vache n'est ni plus agressive ni plus dangereuse avec ou sans corne. Sans corne, elle est déséquilibrée, car comme chez d'autres espèces, les cornes font partie de sa physionomie, c'est grâce à elles qu'elles peuvent se procurer bien être et défenses contre d'éventuelles attaques de prédateurs et qu'elles se repèrent dans l'espace (comme le félin avec ses moustaches par exemple). L'homme lui, se caractérisant par une bêtise profonde, ne se préoccupe que d'une aléatoire rentabilité et se soumet à des normes et directives qui n'ont rien à voir avec ni le bien être animal, ni une quelconque attitude responsable. Seule logique : la rentabilité à court terme !

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  13. Hervé mon fils (celui qui nous a quittés) a été la victilme d'un instit' sadique qui aimait tirer violemment les oreilles de ses victimes au point de les blesser. je suis allée parler au directeur de l'école qui a voulu minimiser les faits, disant que le maître avait été traumatisé par sa guerre en Algérie... En fait, il ne voulait rien savoir. J'ai obtenu qu'il change de classe et ai contacté des parents pour qu'ils écrivent au Rectirat. Comme rien n'a changé, je suppose que personne ne l'a fait.

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  14. Peut être que certains l'ont fait, mais c'est un gros morceau l'Education Nationale. L'omerta est de rigueur dans ce milieu là et la mauvaise solidarité fait son oeuvre. Peut être que personne ne t'a suivi car la peur des représailles a été la plus forte. Les gens ne sont pas si courageux non plus. Mais toi tu n'as rien à te reprocher. Ton fils a eu une mère aimante qui a su lui montrer son soutien.

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7 extraits.