La fin du monde

Cette année est toute particulière. D'abord parce que c'est la dernière avant la fin du monde. Et puis parce que je ne peux plus supporter cette foule qui trépigne et se précipite sur les derniers reliefs que nous offre cette terre.
Alors pour fêter sa disparition dans les ténèbres profonds de la nuit des temps, j'ai décidé d'aller au bout du monde. Il doit bien y avoir un phare sur une ile déserte qui sera prêt à m'accueillir.
Quand j'arriverai là bas, je poserai mon fardeau à la porte et gravirai les marches une à une jusqu'à la plate forme où s'écrase l'écume d'une mer déchainée et j'attendrai. J'attendrai d'être engloutie par la dernière vague. Là je basculerai avec elle dans la profondeur des flots. Il n'y aura plus d'étoile, plus de lune, plus de lumière bleue ni même de chant d'oiseau. Les mouettes feront silence en surfant sur l'onde. Le ressac lui même taira ses mots anxieux.  Mais ne soyez pas tristes, vous mes amis lointains. Quand j'arriverai à ma destination finale, je penserai à vous et à ces quelques bouteilles que j'aurais pu boire avec vous. Je soufflerai sous l'eau pour que l'océan se soulève afin d'atteindre les sommets des  montagnes. Puisqu'il n'y a pas moyen de faire entendre la raison en ce bas monde, qu'il disparaisse englouti pour que se lève un jour nouveau. 

28 commentaires:

  1. Oh ben alors !
    Bout du monde = fin du monde.
    Mais où va-t-elle cheercher tout ça ?
    Bravo Délia

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  2. Pour un conte de Noël, c'est du sérieux, la fin d'un monde, le notre.

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    1. Il est temps d'un avoir un nouveau, meilleur surtout !

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  3. Délia ! tu m'angoisses ! je veux du romantisme, de la douceur, de l'amouuuuuur ! :D

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    1. Moi aussi, Praline, c'est pour ça qu'il faut me dégager tout ça !aller oust du balai !

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  4. J'ai bien aimé, en particulier la finale. Et cette belle image du souffle qui soulèvera jusqu'au sommet.
    Ce n'est pas la fin DU monde, mais la fin D'UN monde…
    celui qui, peut-être, ne mérite plus d'exister.

    Bon, j'espère que c'est une fiction… et non pas ton état d'âme…

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    1. C'est exactement ça Alainx. Pour mon état d'âme, je te rassure, je vais bien tout va bien....

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  5. Rester seule pour voir disparaitre la terre, houlala, faut avoir la foi. Dommage de ne pas boire du champagne avec des amis, comme on en fait boire aux mourants. Tu racontes bien Délia.

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    1. Bon alors, si quelqu'un m'offre une coupe de champagne, je me méfierai !

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  6. Cela va donc se terminer ainsi !! brrrrrrrrr ça donne froid dans le dos ;)
    Bravo pour ton imagination Délia.

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    1. Non ça ne finira pas comme ça, ils sont entrain de reprendre la main, j'ai peur cependant que ce ne soit encore pire !

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  7. Oui, c'est sans doute la fin d'un monde... mais il restera bien quelques survivants pour reprendre le flambeau et recommencer les mêmes erreurs !
    Allons, Délia, la vie est belle et vaut la peine d'être vécue...

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    1. Tiens c'est exactement ce que je viens de répondre à Brigou, il reste toujours quelqu'un pour réactiver les cendres.

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  8. J'ai beaucoup aimé ! ton texte est magnifiquement écrit.
    Je te souhaite tout de même de passer de bonnes fêtes de fin d'année !

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    1. Merci Colette, je serai en famille, ça ira. Bonnes fêtes également.

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  9. J'adore ce texte!
    Et les idées qu'il soulève.

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  10. Quel texte ! On se laisse happer jusqu'à la dernière ligne. (Mais j'ai ensuite sorti la tête de l'eau !)

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    1. Tu as bien fait, sortir la tête de l'eau, mais il faut pouvoir !

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  11. Je comprends, le désir de solitude lors de la dernière nuit... Enfin, c'est parce que nous n'y sommes pas encore. Du moins, comme le dit Alain, peut-être la fin d'UN monde pas si drôle ni enrichissant que ça !
    J'ai bien aimé la vague jusqu'à la montagne. Peut-être faut-il construire une nouvelle arche ?...
    En attendant? que la nuit te soit douce et les fêtes qui viennent ensoleillées.
    Bises.

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    1. Merci Lakévio, bonnes fêtes également. Pour le soleil, pas grave, il y a les coeurs qui battent.

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  12. Quel texte magnifique ! je sais exactement où tu dois te rendre ! C'est le même endroit mais selon ton humeur tu choisis le nom qui te conviens : Pour le début de ton texte rends toi en Finistère, on dit que c'est la fin de la terre mais comme ton texte est plutôt optimiste puisque tu parles d'un jour nouveau tu ne parle plus de finistère mais de Penn ar bed et là, cette même terre devient la tête du monde, j'ai donc trouvé l'endroit idéal pour voir la fin du monde et le début d'un autre !

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    1. Pile Poil, Virevolte, pour la fin du monde, je serai pour de bon en Bretagne. Aprés comme tu le soulignes, tout dépendra par quel bout je prendrai la terre, non la route ! Enfin, il serait quand même bien que l'humanité tire des leçons de ses erreurs et les corrige au lieu de les renouveler.

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    2. Oui, sauf qu'on a la preuve tous les jours qu'il n'en est rien! on connaît les problèmes depuis plus de quarante ans et on n'a rien fait, pire on n'a pas cru ceux qui tiraient la sonnette d'alarme ! :(

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    3. Absolument. Et quand on voit comment sont dénaturés, interprétés, galvaudés, les luttes entreprises par ces derniers (les tireurs de sonnettes : qu'ile soient en jaune en vert en rouge ou en blanc dans les rues et ou dans les urnes,) on se dit que les problèmes ne sont pas en passe d'être réglés cette fois encore.

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  13. Bon, ça ne déborde pas d'enthousiasme...
    Mais c'est sûr que le phare de la Vierge ou un autre aussi haut fera l'affaire pour admirer la fin d'un monde avant de sauter.
    Mais bon, faut pas être frileux.
    L'eau glacée de l'océan à Noël, ça me fera hésiter.
    J'ai les fesses qui se serrent rien qu'y penser...
    Mais tu dis ça si bien...

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  14. Je crois que de la frilosité naissent bien des déconvenues, alors, ne soyons pas frileux. Interprété d'une manière ou d'une autre, ce monde a bien besoin de rafraichir !

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7 extraits.