La lettre.

A vous de jouer, avec : éclat, farcis, musaraigne, saison, s'époumonait, retentit, machiniste, poubelle, document, distingué.
 Videz votre sac, lundi !



C'était un lundi, nous étions à la belle saison.  j'attendais sur ce quai que la rame s'arrête pour pouvoir monter à mon tour et découvrir Paris. Au dehors, le soleil brillait de milles éclats, tandis que dans les jardins couraient à foison, lézards et musaraignes  se faufilant sous les terrains farcis de minuscules cachettes pour ce monde invisible des promeneurs trop pressés.
Alors que le train s'arrêtait à ma hauteur, et que le machiniste s'époumonait à annoncer le nom de la station, je montais à bord du wagon bondé de pèlerins. Jusqu'à Belleville, je voyageais debout, laissant mon regard vagabonder sur l'un ou l'autre de mes compagnons d'infortune. 
Ils avaient le regard vague des gens qui se lèvent matin. La mine fatiguée et le teint sombre des modestes ouvriers qui font le pays prospère et la fortune de ceux qui vivent de cette richesse ainsi produite. 
Quand la correspondance s'annonça et que le signal du départ retentit, j'allais enfin m'assoir et pus entreprendre cette lettre à ce cher président qui n'était pas le notre, mais celui des nantis. 

Monsieur le cher président, 
vous qui, n'aimait que les riches et n'avait pas de mots assez durs pour le pauvre monde, tel que votre mépris le vous dicte, sachez qu'en ce jour de semaine, la France d'en bas qui se lève tôt qui n'a pas de dent et qui n'est rien, vous dit haut et fort, que votre morgue, maintenant, ça suffit.
Demain, nous serons en grève et vous n'en aurez pas fini de nous entendre ni de nous voir en cortège jusqu'à ce que vous compreniez que sans nous vous n'êtes rien. Vous n'êtes qu'un pantin, au service d'une caste qui vous jettera à votre tour quand vous lui aurait bien servi. Tous les documents l'attestent, vous et votre clan, une fois finis, c'est dans les poubelles de l'histoire que tout ce monde atterri.  
Vous souhaitant de finir au pilori, recevez président, l'expression de mon distingué et  plus  profond mépris.

16 commentaires:

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    1. Très bien envoyé en effet ; si seulement c'était aussi bien reçu et compris...

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    2. Il ne faut pas trop y compter ! mais on va tous s'y mettre, n'est ce pas ?

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  2. En espérant que la poste fasse bien son travail !

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  3. Pourquoi être si amère ? Lorsque je fais un retour sur ma vie passée en pensant aux difficultés que nous avons dû surmonter, et à la vie de mes parents encore plus difficile, je sais aujourd'hui que la richesse n'est pas gage de bonheur.
    Il arrivait que nous payions nos vêtements (manteaux, pardessus) en plusieurs mensualités, et cependant nous étions tous les deux salariés. J'allais choisir dans la vitrine du chausseur les souliers que j'achèterais au mieux à la fin du mois courant, ou à la fin du mois suivant.
    Notre milieu social n'était pas misérable puisque nous étions des ouvriers et il y avait beaucoup d'entraide entre nous...

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  4. Mais je te rassure, je ne suis pas amère ! juste révoltée par tant d'arrogance et de mépris de la part d'une caste qui s’enrichit sur notre dos et se croit tout permis.

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    1. Pardon d'avoir été un brin pontifiante ! Mais ce n'est ni Macron, ni Hollande qui ont "sucré" une demi-part aux veuves ayant élevé 3 enfants, mais le corruptible Fillon, premier ministre sarkosien. Et ça a fait mal ! Ce que je donne en impôt supplémentaire, c'est autant que je ne mets pas dans le commerce (français de préfférence). Je ne refuse pas de payer des impôts, mais je suis ulcérée des affaires Cahusac, Noir (en son temps) et tant d'autres de gauche comme de droite qui pensent que le contribuable est une source inépuisable au service des hommes politiques...

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    2. Je suis d'accord avec toi, c'est pourquoi, nous autres, nous ne pouvons compter que sur nous mêmes. Le jour où on sera capable de retrouver un peu de raison, un peu de solidarité et d'entr'aide et où on sera capable de regarder un peu plus loin que notre petit nombril. Cela dit on a aussi le droit de penser autrement que moi, et c'est heureux !

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  5. Belle lettre. Heureuse de t'avoir permis de faire d'un texte deux coups ! Les grèves comme les orages s’amoncellent. Comprendra-t-il, le président par défaut ?...

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    1. Pas sur ! il a la tête trop haut perchée, mais on en a connu d'autre, pour qui la chute... n'est ce pas !

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  6. Ah... Toi aussi tu as remarqué qu'on ne t'a pas livré ce qu'on t'avait vendu...
    Mais tu l'as bien dit.

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  7. voilà une lettre bien sentie :-)
    je me demande ce qu'il en penserait, s'il en recevait quelques milliers de cet acabit...

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    1. Il ne serait pas content ! le pervers narcissique ! Bon là je m'expose dangereusement, je sais.

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  8. Je n'ai pas grand chose à dire si ce n'est que je ne suis pas plus déçue par lui que par les précédents. Faut plus se faire d'illusions, hélas. Bises Délia.

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    1. Faut dire aussi que depuis le temps qu'ils nous servent la même soupe ! Quand je dis que je n'avais pas acheté, il faut bien dire qu'on nous a quand même servi le rab dans notre assiette et que content ou pas, il nous en ont bien gavé !

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