Du bleu

C'est aujourd'hui Noël et j'ai bien eu raison de croire au bleu.
D'abord parce qu'hier j'en ai mangé du bleu. Du bleu d'Ecosse, parbleu. Il n'y a pas que l'Auvergne qui produit du bleu, sacre bleu ! Du super bon bleu. Et puis parce que la Ponette était là et que nous avons discuté jusqu'au premières, toutes premières heures  de ce qui est aujourd'hui. Enfin parce que ce matin, quand je me suis levée, le ciel était bleu. Et que quand je suis revenue de chercher le pain, il était encore plus bleu. Je suis remontée sur le chemin et j'ai refait des photos et
regardez ce que j'ai trouvé




 Aller je file préparer la soupe pour midi ! Joyeux Noël à tous !

La fin du monde

Cette année est toute particulière. D'abord parce que c'est la dernière avant la fin du monde. Et puis parce que je ne peux plus supporter cette foule qui trépigne et se précipite sur les derniers reliefs que nous offre cette terre.
Alors pour fêter sa disparition dans les ténèbres profonds de la nuit des temps, j'ai décidé d'aller au bout du monde. Il doit bien y avoir un phare sur une ile déserte qui sera prêt à m'accueillir.
Quand j'arriverai là bas, je poserai mon fardeau à la porte et gravirai les marches une à une jusqu'à la plate forme où s'écrase l'écume d'une mer déchainée et j'attendrai. J'attendrai d'être engloutie par la dernière vague. Là je basculerai avec elle dans la profondeur des flots. Il n'y aura plus d'étoile, plus de lune, plus de lumière bleue ni même de chant d'oiseau. Les mouettes feront silence en surfant sur l'onde. Le ressac lui même taira ses mots anxieux.  Mais ne soyez pas tristes, vous mes amis lointains. Quand j'arriverai à ma destination finale, je penserai à vous et à ces quelques bouteilles que j'aurais pu boire avec vous. Je soufflerai sous l'eau pour que l'océan se soulève afin d'atteindre les sommets des  montagnes. Puisqu'il n'y a pas moyen de faire entendre la raison en ce bas monde, qu'il disparaisse englouti pour que se lève un jour nouveau. 

Le ciel et la mer

Phrase à insérer :"Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie"


Je ne suis pas marin. Je ne suis pas capitaine. J'aime les grands espaces où je peux me promener tranquille, mon chien à mes côtés, mon esprit vagabonder et mon âme se libérer. Souvent par la montagne, j'explore ces lieux singuliers. J'écoute la symphonie du chant d'oiseaux et les cascades murmurer. Parfois un rapace prend son envol sur les cimes de nuages parsemées. En bas dans la vallée, mille et une choses dont l'écho me parvient meublent le silence. Qu'il est bon de rêver. 
Quand je viens à la mer, j'aime le bruit des vagues qui s'écrasent sur les rochers. Du haut de la falaise, je contemple le sable à la basse marée. Mon regard cherche à percer le bout de l'horizon. Il arrive qu'il s'y perde et le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie. Je n'ai jamais navigué en mer mais il me semble que là se trouve un grand mystère, tout au fond de ces flots.  Imprégnés de la vie de tant d'hommes, vaillants marins et rudes capitaines endormis à jamais dans un tombeau d'écume. Ensevelis par bien des nuits sans lune. Je ne sais pas pourquoi, les profondeurs marines demeurées insondées m'attirent comme un aimant. J'ai peur de glisser sur les rochers mouillés. Que mon pas se perde au pied de ces  falaises où la mer intrépide viendrait me chercher. Il y en moi comme une obsession de tous les phénomènes encore inexpliqués. Je ne peux détacher mes yeux des lignes lointaines où les gris-bleus se confondent, entre la vie et la mort, entre les deux profonds de  la mer et du ciel qui bientôt m'aspireront.

La Charmante.

Nous sommes le 5 décembre. En 1960. C'est foire à Sauxillanges.
 Un homme marche dans la neige. Il peut être 5 heure du soir. A la maison une femme attend. Elle essaie de tromper l'ennui. Bientôt il fera nuit. Il va falloir aller panser les vaches. C'est à elle que cette tâche va encore revenir. Comme à chaque fois qu'il s'en va et qu'il s'attarde un peu en route.
Soudain, au coin du chemin, le chien dresse une oreille. Il n'aboie pas. Il s'étire et s'en va.
Personne ne s'inquiète de son attitude. On ressent tous l'angoisse de maman qui va grandissant. Pourvu qu'il ne soit rien arrivé !
Quand il arrive enfin, l'homme marche d'un pas vaillant. Il tient une longue corde.  Au bout, une petite vache, blanche au ventre et noire  au corps, le suit docilement. On aurait pu la baptiser Hirondelle. Elle s’appellera "Charmante".


Avec nous, elle passera 16 ans.
Je me souviens de son arrivée parmi nous. Quand une nouvelle rentrait à l'étable, nous étions tous là, les gamins, autour d'elle, à l'admirer, à détailler son allure.  Nous supputions sur son caractère, comparions avec l'autre, celle qui était partie et qu'elle remplaçait. C'était un rituel auquel pas une n'échappait. Charmante remplaçait une autre Charmante, comme Mignone avait remplacé l'année précédente une autre Mignone, Roussette une autre Roussette. Charmante pris place dans l'étable à côté de la Mignone et de la Jaccade. Elle était de petite taille car encore jeune. Elle se montra tout de suite familière et coopérante. Nous passions des heures, ma soeur et moi à ses côtés. Nous la caressions sans fin, elle répondait à grand coup de langue rapeuse et cela nous ravissait. Elle aimait le goût salé de notre peau. Nous aimions ses bisous baveux et râpeux sur nos mains et nos poignets. Elle était l'eau, nous étions le sel. Un équilibre entre elle et nous. Durant les jours d'hiver où elle restait à l'étable, nous avons passé plus de temps prés de sa crèche que vers la cheminée. nous ne pensions plus que par l'étable, plus question pour nous d'aider à la maison. La vaisselle et autres corvées on s'en foutait, tout ce qui nous intéressait, c'était nos vaches, moi la Charmante, elle la Mignone.
Au printemps suivant, quand la Francine, notre voisine nous donna un chevreau, une toute petite biquette, turbulente et vive qui ne pensait qu'à sauter et faire des cabrioles, ce fut pire encore, entre nos vaches et la biquette, plus rien ne comptait désormais. Un jour la biquette s'échappa de son box et gambada dans toute l'étable. Naturellement, les vaches, surprises, s'affolèrent. Il fallait récupérer la petite chèvre avant qu'un dérangement plus grand encore ne se produisit. Au nom de ma familiarité privilégiée avec la Charmante,  je me précipitais sous la vache qui d'une ruade m'envoya bouler dans les cages à lapins toutes proches. Il en résulta un grand désordre général, une plaie béante à la tête pour moi et des cris de panique de toute la maisonnée. La Francine prévenue,  eut bien du mal à calmer les esprits. elle m'emporta dans son tablier et me prodigua les premiers soins, avant que mon père ne me conduise chez le médecin qui recousit la plaie dont une cicatrice subsiste aujourd'hui.
Mes rapports avec Charmante en furent bouleversés. Je ne nourrissais que rancoeur à son encontre. Cela eut pu mal se terminer si la raison et l'amour que je lui portais n'avaient  fini par triompher.
Plus tard, quand quelque chose me chagrinait, me contrariait ou qu'une querelle d'adolescente m'opposait à maman, c'est vers Charmante que je me réfugiais. C'est elle qui recevait mes confidences, mes joies, mes peines, mes chagrins d'amour. Tout finissait entre ses pattes, et au creux de son oreille, mes mots se faufilaient. Pas rancunière de l'attitude que j'avais eu envers elle des années plus tôt, elle me consolait et acceptait mes larmes dans son cou, comme une mère celles de son enfant au creux du sien.
Elle partit en 1976, après un dur été de canicule. En Décembre. J'étais partie moi aussi, vers une autre vie. Quand je revint pour la première fois à la maison, je courus à l'étable pour voir Charmante. Elle n'était plus là. Personne ne m'avait dit. Ce fut la seconde vraie trahison de mon histoire.

Tristesse, ô désespoir !

Je ne sais pas si mon voisin, riche propriétaire terrien, possesseur de nombreux gites et d'un joli château bien situé en bordure d'une agglomération fort calme et riante, propriétaire d'un joli troupeau de vaches allaitantes et par la même occasion passant toute leur vie dehors qu'il pleuve qu'il vente qu'il neige, avec leurs petits veaux, fait partie des "gilets jaunes"  qui bloquent ou qui débloquent. Mais sans doute en cette matinée froide et pluvieuse, a-t-il autre chose à faire que de soigner ses  vaches. Une d'elle git parmi les autres. Couchée sur le flanc. Le corps tiraillé et raidi dans la souffrance jusqu'à la mort, en mettant bas.
Voilà le sort réservé à nos nobles créatures, mères nourricières de toute l'humanité. A celles grâce à qui l'enfant de la famine ne meurt pas. A celles qui donnent leur douceur, leur chaleur, et le fruit de leurs entrailles pour que l'humain se repaisse de veaux gras. Aujourd'hui plus qu'hier, elles sont malmenées, maltraitées, mal considérées. Machine à produire du lait pour certaines, branchées en permanence sur une trayeuse afin qu'aucune goûte ne se perde, dans des usines dites de mille et une vaches. L'orifice anal canalisé, débouchant sur des  tuyaux d'un méthaniseur puissant. Quant à leur veaux (parce que je suppose qu'elles ont un veau pour avoir du lait !) il est surement entassé avec d'autres dans une usine de  fabrication de chair blanche pour la consommation de   gens peu regardants sur l'origine de leur pitance.
Machine à produire de la viande pour d'autres, parquées dans des enclos où une maigre pâture les sustente, complémentée de farines,   de maïs ou d'autres ingrédients qui les feront grasses  à souhait quand à l’abattoir on les conduira.
Elle n'ont plus le loisir de s'ébattre avec un partenaire de leur nature, quand le moment en est venu. Les naissances programmées aux périodes les plus propices à la consommation, font naitre les petits en hiver sous la neige, la pluie et le froid. Pas une haie où s'abriter du vent. Pas un endroit chaud et confortable. Aucun soin, aucune attention portée à ces pauvres bêtes qui n'ont pour tout réconfort que le regard compatissant de leurs congénères ou celui curieux de quelques passants.
Depuis combien de temps, cette bête est là sur le flanc ? Je ne l'ai pas repérée hier, mais peut être le soir venu, quand la nuit noire enveloppa la campagne, était elle déjà dans la souffrance et la difficulté d'un accouchement périlleux. Peut être était ce dans l'aube fraiche et pluvieuse.  Abandonnée à son sort, elle n'a pas pu mettre au monde son petit qui lui a du mourir avant de voir le jour.
 Quand nous étions enfants, et qu'une vache était sur le point de donner naissance, nous passions la nuit à l'étable, notre mission consistait à surveiller la vache  et de prévenir le père pour qu'il vienne aider à l'accouchement. Il se munissait de  solides cordes qu'il attachait au pied du petit à venir. Ensuite, selon ses instructions à des moments précis avec des gestes précis, nous aidions à tirer le petit veau qu'il frictionnait avec de la paille fraiche pour le réchauffer. Son lit douillet était aménagé  dans le fond de l'étable bien abrité des courants d'air. On s'occupait  ensuite de la mère qui avait droit à un peu de réconfort et des douceurs en récompense de ses efforts. C'était un autre temps. Nos vaches on les aimait. On les considérait. Elle faisaient partie de la famille autant que parfois certains humains. Je garde cet amour profond pour la plus noble servante que l'homme n'ait jamais eu et qu'il n'aura jamais.
Je suis infiniment triste et lasse d'un tel monde. Je suis infiniment  meurtrie et choquée que la nature soit si cruelle. Je suis désespérée de constater combien l'homme est vil.
Je me dis que notre espèce est surement la pire que la nature ait engendrée. Si elle courre aujourd'hui à sa perte, ce n'est pas par hasard. Elle a déjà tout saccagé.

la Charmante et son veau en 1979
les vaches du marquis sans haie, sans toit et sans amour

Déconcertant !

Encore ! du bleu, toujours du bleu ! On ne peut porter que du bleu dans cette école ! Madame ne veut que du bleu ! Franchement ce costume ne me va pas du tout. Je préfère le blanc. Le blanc de la fleur de l'age. Le blanc de la pureté (comme prétendu par nos experts). Notez que le jaune est à la mode, ou le rouge en son temps, cependant, ceux là sont pour le bleu. Bleu foncé de préférence. Sombre comme nos jours présents. Comme le mal rongeant nos bas fonds. Seulement me concernant,  je veux du blanc ! comme le jour, comme la lueur des astres, du blanc comme cette rose entre mes paumes ! Pas du blanc neutre et sans éclat, non du blanc pour recommencer sur de nouvelles bases, comme on le chante dans les rues en ce moment. Du blanc, du jaune, du rouge. Ce sont les nouvelles couleurs de notre drapeau  : jaune blanc rouge ! Oh on va encore me blaguer avec ça : le blanc c'est la couleur de l'argent, le blanc c'est la couleur des possédants. Pas du tout je vous réponds ! le blanc c'est la couleur des soldes, c'est neutre le blanc, on l’accommode et l'accompagne comme on le sent ! Avec un bon repas, sur un fromage, une sauce, un poulet, des pâtes à la carbonara, ou alors à l'appéro ou au dessert avec  de bons gâteaux. Engoncée sur ce sofa, à attendre d'être reçue par le major, je songe à tout cela : un bon repas. Le major est sévère, je pense que je regrette déjà d'être venue demander cette entrevue pour me permettre de chanter à la chorale de l'école. Pourtant, c'est une chance pour être une future star de la chanson comme je veux l'être à la rentrée. Je ne peux pas compter sur mes parents, pour ça,  cela les déconcerte de penser que leur enfant a du talent. C'est en robe blanche que vous m’acclamerez sur les planches quand mon tour d'être une vedette sera venu. J'offre cette rose au major pour être sûre d'être épaulée en ce sens ? Qu'en pensez vous ? 

Une époque particulière

Je ne sais pas vous, mais moi je trouve qu'on vit une drôle d'époque. Parce qu'elle est compliquée, beaucoup d'entre nous se sentent perdus, abandonnés, démunis en tout cas. Et je crois que nous le sommes tous plus ou moins. Parce que nous perdons chaque jour quelques repères supplémentaires de ce qui fut notre culture, nos croyances et notre civilisation, nous ne savons plus à quel saint nous vouer. Et c'est grave. Grave parce que les égarés que nous devenons ainsi sont prêts à aller n'importe où, pourvu que ce soit ailleurs et que ceux qui ne le sont pas totalement encore sont aussi prêts à aller nulle part de peur de ne pas savoir.
Ainsi, les gilets jaunes, par exemple, il y a ceux qui participent, ceux qui encourage mais ne participent pas, ceux qui en profitent, ceux qui exploitent et ceux qui enragent. Cela fait un tout à faire exploser la machine si elle n'avance pas. Parmi tout ceux ci, il y a des gens sincères qui n'en peuvent plus, beaucoup, il serait bon que leur mal vivre soit pris en compte et que remède y soit porté. Je dis ça, je ne dis pas grand chose, mais il me semble que nous aurions tous à gagner un monde meilleur. Dommage que nous ne l'entendions pas tous de la même oreille. Dommage que certains n'aient pas d'oreille, d'ailleurs.
 Bref samedi je manifesterai et je serais en rouge.
 Je manifesterai  et je serai en rouge, car il me semble que ce dont on a besoin, c'est de pouvoir vivre dignement de son travail ou de son revenu quand on est retraité, par exemple. Parce qu'il me semble que ce qui manque, c'est un monde juste, même s'il n'est pas parfait. Parce que, ce  qui manque, c'est des perspectives valorisantes pour tous, jeunesse, si tu m'écoutes, c'est à toi principalement que je pense. Vivre dignement ce n'est pas se faire insulter ou mépriser, ce n'est pas s'entendre dire que la rue n'a qu'à être traversée. Il a vu ça où,  l'autre, là, avec sa cuiller d'argent dans la bouche ? Sous le sabot de son cheval ? Ou sous celui d'Attila ?
Alors ? On continue ou on se révolte ?
Si d'un côté on pense être assez nombreux pour refuser du monde, au motif ou au prétexte qu'on ne veut pas celui ci parce qu'il a un programme politique qui porte des propositions de nature à enrayer le mal (encore faut il savoir le lire ce programme, et accepter de le lire !) ou celui là parce qu'il a depuis longtemps décidé de s'organiser avec d'autres pour être plus forts au sein d'une organisation syndicale, et depuis longtemps déjà participé à des mouvements dits sociaux, que nous appelons aussi dans une langue plus simple, luttes syndicales, alors laissons tirer les ficelles à ceux qui savent si bien le faire, laissons nous rouler dans la farine par ceux qui nous enfument en rêvant à leur nouvelle virginité,  laissons le champs libre à tous ceux qui ne rêvent que d'une chose, actionner les leviers de la machine pour tirer leur épingle du jeu et laissons les continuer de jouer avec le feu.
Savoir qu'il n'y a pas de conquêtes sociales sans luttes. Sachons aussi qu'il n'y a pas de luttes  victorieuses sans unité et sans solidarité.
Sans dire les choses à demi mot, il faut toujours savoir d'où on vient et donc aussi d'où ils viennent pour savoir où on va soit : où on veut aller et où ils veulent nous conduire !

De coup d'éclat en coup de maitre.

Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. Enfin pas tous. Alors que sur le plan économique et social  nous sommes dans des zones les plus sombres, le prix du pétrole diminue pour la sixième semaine consécutive et des augmentations de prix des produits dérivés sont encore annoncées (prix du gaz, des carburants, entre autres, pompant inlassablement le budget des ménages et aggravant sans cesse la situation des plus précaires. Cette semaine se termine par une manifestation d'ampleur, non pas de la grogne, car il s'agit d'un véritable ras le bol et l'expression d'un puissant mécontentement de la part de ceux les plus méprisés par le président des riches et ses dignes accessoires, élus à la chambre des députés.  Le discours de la demie folle qui intervenait au nom de la majorité, hier sur les plateaux d'une chaine télé, tel un pantin désarticulé n 'aura convaincu personne du contraire : ce gouvernement se moque de nous. Plus  personne n'est dupe et gilet jaune ou pas, nous avons toutes les raisons d'être dans la rue, aujourd'hui, demain ou un autre jour pour que cesse cette mise à mal de nos droits, intérêts communs et ceux de notre pays tout entier. Lundi les enseignants avaient donné le coup d'envoi ( pour la semaine) car en vérité le coup d'envoi est donné depuis bien plus longtemps que ça. Les avocats, les agriculteurs, les personnels de santé, de la fonction publique, les retraités, etc, tous les maillons de notre société se retrouvent régulièrement à battre le pavé pour dénoncer les dures réalités de leur quotidien. Face à cela, mépris, insultes, arrogance et crise d'autorité sont les seules réponses du pouvoir. Une seule constante pour lui : piller les ressources communes au bénéfice d'une caste de privilégiés. Non l'intérêt de quelques puissants magnats de l'argent n'est pas compatible avec celui de la nation ni avec celui de ses citoyens.  Cette semaine se termine donc sur un coup d'éclat qui pourrait bien se transformer en coup de maitre, pour peu que chacun le moment venu, apporte sa pierre à l'édifice.

Les créations d'Orange.



Le mot et la couleur  proposés par Anne (Blogallet, consultable à partir d'ici sur le bandeau  en haut à gauche) vont-ils m'inspirer et quoi ?

Tout d'abord ancienne salariée d'Orange, et en tant que telle, je n'ai pas eu souvent l'occasion de faire preuve de beaucoup de création, ni même d'imagination. Voyez bien le côté déshumanisant et extrêmement frustrant de la chose ! Non, ce sont ses dirigeants actionnaires qui se réservaient le rôle de créateur, pour le moins grand bien des salariés et des  usagers d'ailleurs ! Précurseurs d'une gestion où le toyotisme fait des ravages, ils n'ont jamais lésiné sur les moyens. Ni nos batailles ni nos actions n'ont suffit à les dissuader.

Je ne vous raconterai donc pas ni ne vous parlerai des empreintes légères que tout cela a pu laisser sur mon esprit fertile depuis que je les ai quitté.

 L'orange c'est aussi le symbole de Noël qui était il y a bien longtemps le seul présent posé dans les galoches de nos ancêtres, pour peu que ceux ci ne fussent pas trop désargentés.
Maman me parlait souvent de ce temps où.... elle qui fit tout pour que nous ayons notre Noël dans nos sabot. Elle qui se priva toute sa vie. Elle qui n'eut de joies que celles de son enfance, j'en suis à peu prés persuadée. Elle qui pleura plus souvent qu'à son tour. Elle trima toute sa vie, pour bien moins encore, que si peu. Elle qui m'apprit tant de choses. Elle qui se souvint que plus pauvre qu'elle, était aussi possible. Elle qui fut tant émerveillée par le sourire de la petite fille qui leur avait été confiée, un matin de Noël quand elle découvrit cette orange dans ses sabots. C'était la première fois que cette gamine recevait un cadeau. Maman en fut marquée à jamais.

 L'orange était la couleur du ciel pour son dernier adieu, quand la grande porte  s'est refermée.


L'orange c'est la couleur du  soir sur les montagnes quand à la fin de la journée, le soleil va se coucher.



C'est la couleur de l'océan, quand l'astre sombre à l'horizon pour clôturer
une belle journée.
 L'orange c'est une belle récolte pour nous régaler les soirs d'automne avant d'aller se coucher.

Et puis l'orange,c'est la couleur des vaches dans ma contrée.

Charly et le drôle de drame.

Voici l'heure où commence l'histoire de Germaine Malorthy, du bourg de Terninques, en Artois.
Après une soirée bien arrosée, elle pris la route malgré les suppliques de ses amis. Elle roula une partie de la nuit jusqu'à ce qu'elle rencontre ce sanglier sur son chemin. Il faut dire qu'ici ils sont nombreux, la nuit, à s'aventurer prés des sous bois.
Dans son brouillard, elle ne les vit pas. Seulement quand le pare choc de sa voiture heurta le train d'un gros mâle, le choc fut si terrible qu'il la réveilla. D'abord vaseuse, elle se frotta le nez et réalisa qu'elle n'était pas dans son lit comme elle venait de le rêver, ni dans les bras du jeune homme qui tout à l'heure la courtisait, mais au volant de sa voiture et seule. Elle se souvint alors vaguement avoir pris le volant après quelques tournées : le Beaujolais nouveau était âpre cette année. Avoir roulé sans but particulier jusqu'à son réveil brutal. Se disant qu'elle devait avoir pas mal picolé et que sans doute sa voiture dont elle avait perdu le contrôle venait de heurter quelque chose. Elle descendit de son véhicule pour constater les dégâts. Prise de panique, à la vue du sang sur la route, elle pensa avoir renversé quelqu'un. Elle s'enfuit à toute jambe à travers la forêt.
Combien de temps dura son escapade, que se passa-t-il  durant ses longues heures d'errance ? Nul ne le sut jamais.
Le lendemain matin las de s'inquiéter, son mari donna l'alerte. Son signalement fut diffusé sur toutes les ondes et placardé aux devantures des rares commerces qui subsistaient.
Victor Trudeau le maire du village, forestier de son état, se rendant sur son chantier trouva en travers de sa route un véhicule abandonné dont le train avant avait été défoncé. C'est lui qui avertit la gendarmerie. Celle ci n'eut guère de mal à identifier le véhicule. Le rapprochement entre l'accident et la disparition de Germaine fut immédiat. Des recherches alentours furent organisées. De Germaine point de traces ne furent trouvées. Au bout d'une huitaine de jours, après avoir scrutés tous les recoins sur des kilomètres carrés, les battues furent abandonnées.
Au crépuscule d'un jour d'automne, l'année d'après, un chasseur tua un énorme sanglier. Lorsqu'il le dépeça, il vit qu' une entaille ancienne avait cicatrisée sur son poitrail. En ouvrant ses entrailles, il découvrit un os de la taille d'un fémur humain. Sans rien dire, il enterra le tout sous un buisson du jardin. Médor le chien de la ferme voisine avait le museau avisé. C'est lui qui déterra les restes de l'os. Intrigué, le Rougeaud, c'est comme cela qu'on le nommait, maitre du chien au flair affuté, emprunta l'objet de l'énigme et se rendit à la gendarmerie. Une enquête eut lieu. Le fémur analysé révéla son secret.  Charly, Le chasseur  fut soupçonné de meurtre et de recèle de cadavre. Mais aucun autre indice ne permit qu'il soit inculpé.  Le bourg de Terninques retrouva son calme mais Germaine Malorthy ne fut jamais retrouvée.
La nuit noire et le bruit assourdissant des criquets s'étendent, de nouveau, sur le jardin et la terrasse, tout autour de la maison.

Elle était belle, elle était douce.

Elle était belle, douce et grise. Elle avait un poil soyeux, lisse et velouté. Elle venait parfois frôler nos jambes, se frotter à nous, cherchant caresses et attention. Elle n'était pas difficile à vivre. Sa satisfaction lui venait des parties de chasses qu'elle entreprenait du temps de sa jeunesse. Elle n'était pas si vieille pourtant.  11 ans.  Que cela passe vite, onze ans. Onze ans déjà. Onze ans que nous avons poussé la porte de la cabane où elle dormait prés de ses frères, seule fille de la portée. Onze ans que  la Ponette, qui n'était pas encore Ponette, mais une Boucle de Sarrazin avait apprivoisé cette tribu qui n'a cessé de nous donner bonheur et joie. Jour après jour, du premier soleil à la dernière lueur, au dernier souffle de leur vie. Frimousse, en tête. Mais aussi Jaunet le vagabond, Ti-Gris le sauvage, Chaussette le peureux mais néanmoins très pot de colle et caressant  et elle la discrète.
Elle que ses frères et tous les autres s'amusaient à poursuivre dans les pièces de la maison, dans les allées du jardin, dans les prés, sur les chemins. Parce qu'elle était peureuse et parce qu'elle n'aimait pas certaines familiarités qu'ils lui imposaient.
Si le harcèlement sexuel était reconnu aussi pour les chats, elle aurait été une bonne cliente pour les tribunaux pour chats.
Nous la défendions quand nous la voyions en détresse. Elle avait choisi une place où personne ne pourrait l'importuner, tout en haut dans un carton perché, mis là exprès sur la bibliothèque, mais où ils finissaient tout de même par la déloger.
D'elle il ne reste rien. Rien. Rien qu'un petit corps recroquevillé, posé sous un tapis de fleurs  qu'à l'endroit  j'ai eu soin de repiquer. Rien que ce carton où elle avait fini par ne plus aller.
Elle était malade, son mal ne pouvait avoir de remède, et nous avions choisi de ne pas l'embêter avec quelque traitement hasardeux qui ne retarderait pas l'échéance et ne serait pour elle qu'un supplice de plus à supporter. Nous nous étions employé à soulager ses douleurs et à rendre moins rude son existence. Je ne sais dans quelle mesure nous y sommes parvenus. Elle est partie par une après midi ensoleillée. Elle nous suppliait de l'aider. Son regard insoutenable nous disait autant que ses cris son supplice et qu'il fallait la délivrer. La Ponette était là pour la réconforter. Nous l'avons doucement emmenée jusqu'au cabinet vétérinaire où une main douce et secourable l'a prise en charge pour ses derniers instants, qui de toutes façons n'allaient plus tarder. La soirée s'est terminée sans elle. La Ponette avec moi est restée. Nous avons parlé.  Parlé.  Et encore parlé. D'elle. Des autres. De tous les autres et des peines. De nos peines et du chagrin que leur départ nous a causé. Mais aussi des joies qu'ils nous ont procurées. Des joies immenses, surtout.
Frimousse, mon beau Frimousse, toi qui fut le premier. Le premier, le volontaire, l'intrépide, le courageux, le téméraire. Accueille la, protège la  comme tu le faisais, en bas sur la terre. Je l'ai posée prés de toi, juste à deux pas. Près de la cabane où nous vous avions trouvés et où, parfois, vous vous réfugiez.
Je l'ai posé en terre par une fraiche matinée. La brume se levait sur la vallée. Le soleil n'éclairait qu'à peine la rosée. Et moi, mon coeur saignait.
Toute la nuit la Ponette  a pleuré.

* Je sais que c'est désuet de vous confier cette peine. Quand tout va mal. Quand le monde va mal. Quand partout autour de nous se jouent des drames et dont certains d'entre vous ne sont pas épargnés. Je vous soutiens comme je le peux. Avec mes mots. Rien de plus, mais puis je faire plus ? De toutes façons ni vous ni moi n'y pouvons rien changer. Une douleur est une douleur, une peine une peine.  Mais il n'y a rien de comparable. Des drames, il en est de toutes les natures. Quand il touche à l' humain, il est plus dur, tellement plus dur mais seulement plus dur. Celui là n'est pas démesuré. Il est.

Pas encore l'heure.

Je crois que ces quelques jours loin de chez moi m'ont permis de non plus faire le vide, mais au contraire de recharger les batteries et ce fut une belle occasion de retrouvailles. Celles ci parfois un peu tumultueuses, s'étant bien passées, je suis revenue avec quelques résolutions supplémentaires. Comme par exemple, ne pas jeter l'éponge de la gestion des affaires communes. Comme autre exemple, faire contre mauvaise fortune bon coeur et  me satisfaire du moment qui nous est offert. Et puis laisser pisser le mérinos comme le disait souvent mon père.
Pourtant le voyage sur les petites routes de la Creuse, truffées de radars et à vitesse limitée tantôt à 70, tantôt à 80 km / heure ne fut pas d'un grand bonheur. Long, quand il  faut plus de 3 heures pour parcourir les quelques 180 km qui nous sépare du point A au point B. Fastidieux, quand il faut traverser des agglomérations où se pavanent quelques péquins distraits qui se promènent à la vitesse grand V d'une tortue courant un marathon. Épuisant nerveusement, quand il faut surveiller le compteur de vitesse et la route d'où peut débouler quelques victimes de chasseurs mal intentionnés (comme si un chasseur pouvait être bien intentionné !).
Mais nous avons réussi. Réussi, à ne pas prendre de flash. Réussi à faire tout ce périple, Réussi à ne pas nous énerver et même comme le prétend sir Edouard, grand pourchasseur de chauffard, réussi même si j'ai souvent cru mourir, à admirer le paysage. Celui ci par endroit parsemé de blanc mêlait aux roux de l'automne sa clarté lumineuse qu'entrecoupaient quelques nuages tantôt gris, tantôt blancs mais qui incitaient à la flânerie. J'aurais bien dégainé mon appareil si le Patou dont un rien  enraye le fonctionnement n'avait chaussé ses œillères. L'occasion pour moi aussi de relever encore combien nos routes sont parallèles ! Nous n’évoluons pas sur les mêmes planètes et pas non plus à la même vitesse. La sienne est plate et sans fantaisie, elle se parcours au pas lent et laborieux de l'attelage aux labours. Il n'y a pas de sel, ni  piment ni  couleur. Sa vie en noir et blanc se déroule sans accoue que seule la voiture qu'il conduit peut produire en franchissant les ornières.  Si je n'ai pas mouru, c'est qu'il n'était pas encore l'heure. Par contre, malgré la beauté du paysage, je n'ai pas non plus réussi à faire la moindre photographie !

Le petit monde d'Edmond et d'Anna.

Les sourires peuvent cacher bien des choses

ou révéler d'heureux ou surprenants moments...

A quoi (à qui) pense donc Anna ?

A qui  (à quoi) pense donc Edmond ?


Je suis sûre que vous savez.

Vous partagerez leurs pensées, lundi !


Quand je regarde ce cadre au mur de la salle à manger, je me dis que la vie peut nous donner quelques bons moments qu'il nous faut apprécier, tout comme ont su le faire Anna et Edmond, mes arrières grands parents.

Lui était cocher à Paris, elle couturière. 

Quand il rentrait le soir, elle n'avait pas toujours terminé sa journée, c'est lui qui s'occupait alors de faire réchauffer le fricot et donner les soins aux enfants, s'occupant de leur devoirs. 

Grand mère m'avait souvent raconté des histoires au sujet de ses parents. Elle s'amusait parfois à retracer pour moi quelques bribes de leur mémoires. Je m'amusait alors à faire dialoguer ces personnages hauts en couleur tel qu'ils me paraissaient sur la photo, la seule que j'ai eu l'occasion de voir.

Ainsi je me plaisais à faire dire à Anna combien elle était fière de son homme. Toujours attentionné envers elle, envers les enfants et aussi envers ses clients. Cocher n'était pas de tout repos quand il fallait conduire madame la comtesse dont les caprices les plus divers pouvaient vous occuper des journées entières. Il passait alors son temps à faire le tour des boutiques de mode de grand luxe. Quand il rentrait le soir il décrivait à Anna avec tant de détails qu'elle n'avait qu'à s'emparer d'un crayon, d'une feuille et noter tout cela. Le lendemain, elle traçait, coloriait puis façonnait des patrons qui lui serviraient pour ses nouvelles collections. C'est ce qui fit sa réputation de bonne couturière et le succès rencontré par ses créations témoignait de son talent. Anna savait que sans Edmond elle n'aurait était qu'une simple ouvrière besognant pour les gens huppés du quartier, pas toujours accommodants. Et puis ce qui faisait l'admiration d'Anna pour son homme, c'était surtout les anecdotes qu'ils rapportait suivant les trajets qu'il avait du effectuer. Elle parcourait en pensées, les beaux quartiers tout comme les pavés des rues encombrées. Elle connaissait tous les coins et recoins où une dame convenable devait ou pas s'aventurer. L'histoire des rues de la capitale la captivait et c'est à Edmond qu'elle devait le savoir et la connaissance qui font la différence entre la prétention et l'instruction. 

Quant à Edmond, lui, était fière de sa femme qui tenait la dragée haute aux bourgeoises de sa clientèle qui pensaient pouvoir l'écraser de leur suffisance, alors  qu'ignorantes elles étaient. Aussi quand la comtesse recevait dans ses appartements, Edmond se faisait toujours accompagner d'Anna qu'il présentait comme une artiste (qu'elle était cependant), la sachant capable de tenir une conversation d'un niveau tel que le  tout Paris  érudit se bousculait à ses côtés tant ses propos étaient intéressants. Anna savait concilier le bon sens et la sagesse des petites gens au savoir et à la culture des gens de haut rang.Autant qu'Anna était fière de son homme, autant Edmond admirait cette petite dame qu'il avait épousée jadis et qui l'avait accompagné toute sa vie durant. 

Ah j'oubliais ! la photo du salon, c'est un portrait fait par un peintre célèbre rencontré au château, lors d'un séjour campagnard où madame la comtesse avait convié Edmond et Anna, de peur de s'ennuyer. 

Garanti nature.

épouvantail
cendre
escargot
tombereaux
pourchassait
fondra
minuscule
vantard
amorce
Sud-africaine

Je suis l'épouvantail. C'est moi qui reste planté là au milieu de ce champ, ridicule, pour   effrayer les oies. Je sais qu'on m'a planté là pour ça.  Quand à l'amorce de la saison d'automne, le paysan viendra récolter ses maïs à pleins tombereaux, je pourrais rentrer chez moi. Je suis là  depuis le printemps et j'en ai vu défiler des passereaux.  Il y en avait un qui pourchassait  un insecte minuscule comme seul un oiseau peut en voir. 
Ils viennent souvent le soir se percher sur mes bras.  Bientôt certains repartiront vers des contrées lointaines. Je les verrai alors s'éloigner dans le ciel pour regagner la côte Sud Africaine. Mais je sais déjà qu'aprés l'hiver, quand la neige fondra, ils reviendront dans la plaine, chasser l' escargot qui aura résisté à la cendre répandue par le paysan respectueux  de la nature et de ses cultures, car  il n'est pas  vantard et n'utilise que des méthodes naturelles pour protéger ses récoltes garanties sans OGM et sans aucun pesticide.

Les vedettes du jour

Bonjour, moi c'est Michka. Ce n'est pas souvent que je viens vous écrire, chers lecteurs. Mais là, c'est vraiment exceptionnel !.
D'abord parce qu'on n'a pas tous les jours l'honneur d'avoir à sa table une princesse. Ensuite parce qu'on n'a pas tout les jours 20 ans, pas moi, je suis beaucoup plus jeune, je ne suis qu'une enfant.
Mais Princesse. Princesse hier avait son anniversaire. Princesse c'est elle qui s'occupe de moi. Je la suis partout ! Elle fait un pas, j'en fais 4, elle va dans la cuisine, je vais dans la cuisine, elle va dans la salle de bain j'y vais aussi. Quand elle va se coucher, je me cale entre ses bras et j't reste. Parfois jusqu'au matin où je la réveille d'un coup de truffe et d'un baiser. Un baiser mouillé comme en font les chats. J'applique ma langue sur sa joue et d'une petite caresse déli cat je la réveille. Hier j'ai fait comme ça vu qu'elle ne se levait pas. Elle n'était pas contente ! Pour une fois que je pouvais dormir, m'a t elle dit ! Mais moi, je ne savais pas !
Enfin hier, donc aprés avoir été réveillée par moi, elle s'est mise à cuisiner. Naturellement j'étais au premier plan, il fallait bien que je lui aide, et puis j'apprends, des tas de trucs,  comme ça si un jour elle est malade, je pourrais lui préparer son repas et sa tisane avec ses herbes préférées. J'ai observé : romarin, miel, origan pour les rhumes, tilleul, menthe pour les douleurs intestinales, arbre à thé pour les douleurs articulaires, etc...

Ensuite ses invités sont arrivés avec de jolies fleurs, qu'on a mis dans un vase et des cadeaux pour elle, moi j'ai eu juste droit à l'emballage, il parait que je n'y connais rien et que pour moi c'est pareil ! Tiens ! mon œil, oui ! et nous avons dégusté le bon repas. J'avais déjà eu un avant goût avec le léchage du moule à gâteaux l'autre fois, là j'ai eu droit au léchage du plat à viande, c'était drôlement bon ! Même le vin était super bon ! Mais ça je ne vous dirai pas comment je le sais,  et je vous vois venir avec vos gros sabots  à penser qu'elle me fait boire et c'est même pas vrai ! Non j'ai humé le verre du Patou.
Le Patou c'est son père à elle. Il n'est pas comme le mien (quoique que !) le mien dormait tout le temps, il était prêt à mettre les pieds sous la table tout le temps et il ronchonnait toujours aprés moi. Même que sa maitresse avait hâte de se débarrasser de moi ! Il faut dire que je suis sacrément intrépide aussi ! Et pour un bon vieux gros Matou, qui veut rester bien tranquille, c'est un peu dur quand même !

 Ensuite, nous sommes parties elle, la princesse, une drôle de dame qui m'appelle toujours d'un drôle de nom (Michkounette qu'elle me dit, ou alors, Maminouchka, enfin des noms impossibles à retenir tous, tant il y en a! ) Ah, oui, elle est vraiment bizarre celle là, elle a toujours un drôle de truc à la main, et elle me vise avec, des fois ça fait des drôles de lumières qui m'aveuglent quasiment et elle râle quand je bouge,. Tu bouges tout le temps qu'elle me dit, reste un peu tranquille ! Oui alors je vous disais, la Princesse et la drôle de  dame m'ont embarquée dans une cage, où je n'aime pas être et en voiture... Direction un drôle d'endroit, il y avait d'autres chats, d'autres chiens et d'autres gens. Nous avons attendu longtemps, longtemps... puis là, enfin une dame est venue et s'est occupée de moi. J'ai été libérée de ma cage, on m'a mis sur une table et regardé sur toute les coutures et puis je suis aller explorer. ça sentait bizarre là dedans ! mais il y avait des tas de coins et recoins où on pouvait explorer.

C'était cool finalement. Après on est rentré à la maison, puis tout le monde est reparti me laissant seule à mon pauvre sort. Quand ils sont revenus avec un grand carton, ils ont déballé des bout de bois et les ont assemblés, j'ai participé, naturellement.


Cela me fera une nouvelle cachette et une nouvelle expérience !
J'avais hâte qu'ils s'en ailles la drôle de  dame et son appareil et le Patou aussi, qui me grondait sans arrêt parce que soit disant je dispersais le matériel, les vis et les tas de besognes !
Pas ma faute si on n'apprécie pas mes talents de bricoleuse !  Enfin, le soir venu, je me suis retrouvée seule avec ma princesse, nous avons pu nous poser un instant.Pas longtemps, elle s'est remise à faire la cuisine...
Et puis ses amis sont arrivés et ça a recommencé la bamboula !
Aller, je suis fatiguée moi avec tout ça, je vais me reposer maintenant, je vous souhaite une bonne journée. Il pleut ce matin dans la rue, les gens sont tout triste.

Du bonheur et rien d'autre.

Aujourd'hui, c'est un grand jour, un jour exceptionnel. Un jour comme un autre pourtant. Nous sommes vendredi 26 octobre 2018. Le retour du grand froid est annoncé partout. Sortez les bonnets, les écharpes, les gants, les doudounes, tout ce que vous avez qui tienne chaud. Rallumez le chauffage, sortez couvert ! bref toutes précautions inutiles, somme toute, car notre géothermie se chargera bien de nous faire savoir si quelques degrés supplémentaires sont de circonstance.
Mais ce n'est pas pour vous dire ces âneries que je viens ici, quoique.
 Non, si aujourd'hui est un grand jour, c'est parce que la Ponette a son anniversaire !
 La ponette est née un 26 octobre, par une belle journée pleine de soleil. Il faisait bon en cette matinée quand prise de contractions, j'ai envoyé son frère chez la voisine, la brave Maria qui s'est fait un plaisir de le garder et de l'occuper pendant que nous ses parents allions à la maternité. Bichat était à deux pas. Nous y parvînmes vite. C'était un samedi. Le docteur en obstétrique (mon préféré) n'était pas là. Dommage me dis je. Mais son équipe fit tout son possible pour que les choses se passent au mieux. Et c'est ainsi que sur le coup de 12-13 heure, la Ponette pointa son petit museau.
C'était un beau bébé joufflu, bien plus que ne le laissait supposer mon état de santé. Elle était brune autant que son frère était blond. Elle criait déjà de sa belle voix de stentor et je pensais : si elle crie tout le temps comme ça, on n'a pas fini !
Et elle cria... longtemps... puis ne cria plus. Les premiers mois ne furent pas faciles. Il faut dire que j'y avait mis tout ce qu'il fallait aussi ! J'étais épuisée par une mauvaise grossesse, lasse et dépressive à cause d'un deuil qui me frappait lourdement. Je culpabilisais de ne l'avoir pas choyée quand elle était juste pas encore un bébé. De n'avoir pas préparé son trousseau, de n'avoir pas  non plus eu une grossesse heureuse et sans à coup. Enfin j'avais du temps à rattraper et tout ce temps perdu me faisait peur. Mais demoiselle Ponette n'était pas du genre à se laisser oublier. Elle fut trés fusionnelle avec moi, si bien que j'eus du mal à la laisser pour aller travailler. J'y parvins tout de même mais non sans culpabiliser. J'aurais voulu l'avoir toujours avec moi, toujours dans mes bras.



Et puis le temps passa....
 Jusqu' à ces derniers mois où elle parla de plus en plus d'indépendance, de choix d'appartement, de nid sans moi...
Je dus bien me résoudre à cette nouvelle vie, sachant trés bien qu'elle serait beaucoup plus difficile que la précédente. Mais il le fallait. Aujourd'hui, je suis son invitée. Je vais quand même pas arriver les mains vides ! Alors je vais lui faire un gâteau ! Un bon gâteau.
En attendant, elle me manque ! Bon anniversaire ma Ponette, je t'aime. Je t'aime même si je ne sais pas t'aimer comme tu le mérites. Même si certaines portes sont plus dures à franchir que d'autres, je te souhaite que toutes soient celles de la lumière et que comme le disait  Eluard, que toutes s'ouvrent sur du bonheur et sur rien d'autre...
En pensant à nos balades et au chemin parcouru ensemble, j'ai glané quelques images qui sont assez évocatrices de nos instants complices.







 Avec notre Minette que tu promenais dans ton landau de poupée.





Avec notre Frimousse que nous avons tant pleuré.



Quand je t'écrivais des histoires et mettais en scène nos photos pour les illustrer




Nos moments furent riches, nous avons su valoriser ce temps qui nous était donné. Grâce à toi, grâce à vous, le bonheur ne fut pas que maintenant, il fut tout le temps et je compte bien en avoir encore longtemps !
Bon Anniversaire...........



On en a parlé...


 Comme chaque année, notre ville est animée le troisième vendredi d'octobre par tous les gourmands de la planète (enfin presque !) La "frairie des petits ventres".
Crée en 1973, à l'initiative de l'association "Renaissance du vieux Limoges", pour sauvegarder le vieux quartier de " la Boucherie" voué à la démolition,  ce qui eut été dommage, cette fête rassemble presque tous les gastronomes de la région venus déguster des spécialités locales telles que les couilles de moutons, la fraise de veau, le boudin aux chataignes ou encore des patisseries bien de chez nous comme les tourtous (crèpes de blé noir) le Trépaïs,  gateau fait à la gloire des 3 départements Limousins :  à base de chataignes (Haute Vienne)   de noisettes (Creuse) et noix (Corrèze), le Burgou à base de farine de chataigne à la gloire du célèbre "bandit" Limousin qui prenait aux riches pour donner aux pauvres (oui déjà, donc il ne pouvait être qu'un bandit et traité comme tel, mais il a fait des émules et on en a connu d'autre depuis et cela tout récemment ! )
Donc la frairie des petits ventre est avant tout pour moi l'occasion de voir mon fils qui revient tous les ans de "ma" province, pour faire la fête avec ses copains. Et il a bien raison, parce que temps qu'il y aura des instants de tel partage, le monde ne sera pas foutu et on aura des raison de croire en l'humain. Nous avons beaucoup échangé encore, au cours de ce weekend, l'actualité nous en donnant l'occasion. Nous nous sommes rassurés mutuellement. Oui nous sommes bien sur la même longueur d'onde lui et moi. Oui nous avons toute notre lucidité face au monde qui nous entoure, ils ne nous embobineront pas comme ça, et nous ne tomberons pas dans leurs pièges et tentative de destruction de tout ce qui leur tient tête et s'efforce d'éclairer les consciences afin de bâtir un monde meilleur où les affairistes, les vendus et les véreux se taillent des boulevards sur le dos des gens qui souffrent et qui suent.
Ce fut aussi l'occasion de partager une belle balade sur les hauteurs de la rivière Briance et quelques autres moments privilégiés auxquels s'était jointe la douce Ponette, même si nous aurions aimé partager plus encore en sa compagnie.
Je vous  fais profiter de ces quelques images, du quartier de la boucherie (sans la frairie) et de notre balade de samedi.






Dialogue de sourd

Je ne sais pas vous, mais s'il y a une chose qui m'horripile, c'est cette manie des gens qui sortent sur leur balcon pour téléphoner. Ils s'éloignent de leur famille, colocs ou amis qui sont dans la pièce mais ce sont les voisins qui en profitent ! Parce que bien sûr, ils sont seuls au monde ! Les fenêtres sont hermétiques et insonorisées !... Et bien non. Les voisins n'écoutent pas mais entendent.

Bien sûr, c'est la même chose pour ceux qui parlent à tue-tête au telephone dans le bus ou le métro... Eh, les gens, on n'écoute pas, mais on entend !

On n'entend pas tout pas tout, certes. Il n'y a qu'un locuteur. Et parfois, seulement parfois, c'est juste un peu frustrant... Alors, qui est au bout du fil ? Que dit-il ?...



Petit exercice du jour :  la reconstruction d'une conversation.

Perso je n'aime pas le téléphone encore moins quand on ne me laisse pas en placer une, cela m'arrive régulièrement, je n'écoute plus alors et pose le combiné, assurée que mon interlocutrice (généralement c'est une femme, c'est comme ça je n'y peux rien, il faut dire que peu d'homme à part mon fils et encore il m'appelle presque jamais, ne me téléphone !) 
Je vais donc essayer de reconstituer pour vous un de ces instants mémorables avec une de mes interlocutrices.

...Allo ? c'est toi ? Parce que c'est moi ! tu as le temps là ?

Non, Pas du tout.

...Comment ça, ce n'est pas toi ? C'est bien toi que j'ai au bout du fil  !

En fait, là, je n'ai pas le temps. Et même tu me déranges.

...Tu ne veux pas me parler donc ! madame fait sa mijoré, celle qui est débordée, qui a un emploi du temps de ministre !

Non, mais je...

...Non mais quoi ? c'est comme toujours dès qu'on a un truc à te dire, pour peu que ce soit important ou urgent, tu te débines, comme d'habitude. En bonne petite égoïste que tu es, ça ne changera pas. Déjà quand on était petite, il n'y avait pas à te parler. Tu n'écoutais personne et surtout n’obéissait à personne. Il suffisait que maman te demande un service, tu étais pressée et déjà partie avant qu'elle n'ai fini sa phrase, tu ne changeras jamais. Je me doutais bien qu'encore une fois, ce serait inutile d'essayer de parler avec toi ! 
 (souffle de mon interlocutrice, ce qui me laisse à peine le temps de placer un :

Ecoute, je ne voulais pas... 
que déjà une nouvelle salve m'assaille)

...Pourtant quand tu sauras, tu 
me remercieras de t'avoir prévenue, mais je resterai muette et... 
ne t'en dirai pas plus ! na !


Faudrait me laisser parler !
 ... te laisser parler, mais bien sûr que je te laisse parler, mais tu n'as jamais rien à dire d'habitude !


Comment ça ?

...Tes silences, tes soupirs, ton désintérêt pour ce que je te raconte, tu crois que je ne les perçois pas ? Tu te fous de ce qui peut bien m'arriver, tu n'es intéressée que par ton petit nombril ...

Mais pas du tout ! c'est toi qui...

...Ah bien sûr c'est moi ! c'est toujours de ma faute, c'est ça hein ? C'est bien fait pour moi, j'avais qu'à ... c'est ça ? Hein, c'est ça, dis le que c'est ce que tu penses.

Tu te fais des films !

...Je le sais bien, vous pensez tous ça dans la famille, que je n'avais qu'à pas tant boire et que si maintenant je suis dans un tel état, je l'ai bien cherché. Que si mon homme est parti avec une autre, je n'avais qu'à le retenir, que c'était pas bien compliqué, je n'avais qu'à faire  carpette, mais c'est pas vous qui le supportiez ! Quand il rentrait de bringue avec sa cravate de travers et son air d'abruti ! c'était un égoïste de la pire espèce. Si tu savais ce qu'il a profité de la situation ... Le pire c'est qu'il continue, même de loin ...

Bon je te laisse là.

...tu t'en fous, comme de ta première chemise, de ce que j'ai à te dire, c'est ça ?

Oui, c'est ça ! 

... Bon et bien c'est pas la peine que je t'appelle, mais souviens toi bien : s'il m'arrive quelque chose, ce sera de votre faute à tous ! Aprés tout qu'advienne que pourra, aprés moi le déluge et si vous êtes dans la panade aprés, vous le verrez bien !

OK ! Rappelle-moi ce soir. Je file, là !

Octobre rose

J'aurais préféré un octobre rouge, 101 ans après celui qui vit chuter la tyrannie dans un grand pays, loin d'ici.
Ils avaient compris les camarades que leur seule richesse c'était leurs bras. Ils ont battit jour aprés jour un monde nouveau. Même si tout ne fut pas rose, des améliorations à leur condition sociale  leur ont permis de connaitre une autre vie que celle de miséreux. Cela nous a permis à nous aussi quelques lueurs d'espoir. Les perspectives ouvertes en occident par la Révolution d'octobre se sont traduites dans les luttes qui ont suivies par des conquêtes sociales sans précédent.
Cet octobre présent est loin d'être rose. Les jours sombres qui nous attendent ne seront pas des lendemains qui chantent. Le pouvoir en place détient tous les rouages pour asservir le peuple et ceux qui le défendent. Nous devrions bien nous garder  de hurler avec la meute, tant ces manipulateurs qui nous gouvernent sont prêts à tout pour sauver leurs privilèges.
Même si nous ne sommes pas instruits, chacun a son libre arbitre, chacun est capable de réflexion. Savoir quand il y a crime ou scandale, à qui cela profite devrait être une bonne orientation.
Quelle cause aujourd'hui on dessert quand on salit à ce point les seules forces de résistance à ce monde d'affairistes sans fois, sans loi et sans scrupule ?
 Pas la notre, c'est certain !

Ce que la nature a de beau et de sucré






Je crois que j'ai plein de choses à vous raconter. Cela faisait bien plus d'une semaine que je ne suis rien venu écrire. Pas le temps, pas le courage surtout.
Maintenant que j'en ai retrouvé un peu, je peux vous montrer quelques bribes de mes promenades passées.
Quelques balades au creux des bois, le long de la rivière et dans les prés.
Que des choses banales en sommes, avec des prises de vue que je ne trouve pas satisfaisantes. La rencontre avec mon club de photo ne m'ayant pas encore apporté de bienfait, je tâtonne en continuant de photographier n'importe quoi un peu n'importe comment, comme avant,
Un vieux trognon de pomme bien creusé, une cargaison de citrouilles  divisée par 2 (il n'y en a que 3) Une fleur encore épanouie
Un lever de brumes sur la rivière

 les arches d'une passerelle


 Des reflets de soleil sur la feuille
 Une génisse bien camouflée
 un acqueduc sur une rivière à sec

 un champ de maïs séché
une vigne au raisin sucré...
Tant de merveilles que nous donne la nature et que nous ne savons pas protéger.

Une histoire d'ange.


Je me souviens, c'était vers la fin des années cinquante. Je me promenais souvent sur le boulevard des Capucines avec Mamzelle Cricri, mon caniche adoré.
Il pleuvait  ce jour là.
 Je me souviens bien. Quand nous étions parties de la maison, elle et moi, quelques nuages flottaient dans le ciel qu'un bleu hésitait à parsemer. Le vent soufflait par rafales, mais rien ne laissait présager la pluie qui n'allait pas tarder à arriver.
Tout doucement, puis de plus en plus fort, elle se mit à cingler les vitrines des magasins, à inonder les trottoirs, rendant glissantes les marches de l'opéra. Je pressais le pas, entrainée par Cricri qui tirait sur sa laisse, ayant hâte de rentrer. Je m'apprêtais à pousser la porte du café voisin, quand je vis une horde de gens qui se précipitaient au dehors. Je trouvais cette attitude bizarre, il pleuvait vache qui pisse, tout le monde essayait de chercher un abri et eux se précipitaient, poussés par je ne sais quelle force qui les attirait au dehors.
Soudain je les vis, elle tout de bleu vêtue et lui, la protégeant de son grand parapluie. J'avais l'impression de les avoir toujours connus. Je me retournais pour mieux les détailler, au moment où emportés par une brutale bourrasque du vent, ils se précipitaient entre les portes du bus qui allait les emporter loin des regards et de la foule.
Ils riaient comme deux enfants heureux, elle l'ange providentiel et lui le pauvre coeur brisé.
Sortis d'un rêve fou, d'un mirage, ils étaient là, tout proche. Je n'aurais jamais pensé les rencontrer à cet endroit. C'était pourtant bien elle la belle SISSI, l'impératrice qui me fit tant rêver quelques années plus tôt, quand petite fille je parcourais encore les pentes de la montagne d'Auvergne où je naquis. Elle était là, devant moi, et elle courait prendre le bus qui dessert les beaux quartiers de la capitale.
Je n'en croyais pas mes yeux ! Lui c'était Henry, je le reconnu aussitôt. Je l'avais déjà croisé jadis aux abords de la rue qui descend aux galeries, un jour que j'allais aux commissions. Maman était avec moi, et ensemble nous étions parties dans Clermont qu'elle ne connaissait pas, n'ayant jamais été plus loin qu' à la foire à Saint Germain (l'Herm), je précise. Il achetait des cigarette au tabac de la Prefecture. Moi je voulais un timbre poste mais je n'avais pas de monnaie. Devant mon air embarrassé et l'air dépité et honteux de maman, il avait gentiment proposé de nous dépanner. Quand il eut tourné les tallons après avoir payé et que nous nous soyons confondus en excuses, la vendeuse nous confia à l'oreille : "C'est Henry Vidal, l'acteur, vous savez, celui qui joue dans L'ange de la nuit, vous ne le connaissez pas ? Il vient souvent ici !"
 Pensez si ma mère connaissait ! elle qui ne sortait jamais plus loin que les 10 km qui nous séparent du canton ! Et moi, je ne connaissais pas plus, le cinéma ce n'était pas pour nous les gens de rien issus de la campagne !
Mais quand même, SISSI et Henry ! Les voir là, à deux pas et se précipiter dans un bus ! je n'en revenais pas.
 Quand je racontais à maman, cette aventure, lors de ma visite suivante, jour de foire à Saint Germain, elle eut cette phrase magnanime : "Quand même, le monde est petit !"
J'appris par la suite que le couple était en tournage sur un film qui s'appelait "Mademoiselle Ange". Une autre histoire d'ange. Elle était vraiment faite pour les belles histoires, SISSI !
 

La vie de chateau

  Pourquoi cette salle est-elle si déserte ? Pourtant, on dirait bien qu’il y a peu quelqu’un était dans cette salle, il a laissé des saleté...